Question :

 Quelle est votre position concernant la modification de l’écosystème actuel des étangs St Mathurin et du Ter ?

RÉPONSE DE PATRICE VALTON :

Non seulement nous sommes pleinement en accord avec la position exprimée par votre Association mais notre intention est, si nous sommes élus, de demander à la future gouvernance de Lorient Agglo de renoncer à ce projet surprenant qui consiste à compromettre un écosystème équilibré plus que centenaire.

 Comme je l’ai fait connaitre publiquement lors de la réunion prétendument d’information qui s’est tenue il y a quelques mois à Larmor-Plage, je ne mesure en rien l’intérêt qu’il y aurait pour la population du grand Lorient (qui fréquente en nombre ce site très privilégié) à rendre cet espace naturel à la mer.

 Si je peux comprendre la nécessité des travaux envisagés pour le renforcement de la digue de St Mathurin (dont il nous est dit qu’elle serait en mauvais état), j’ai, à tort ou à raison, le sentiment que les études techniques évoquées tendent surtout à se placer dans la logique d’un règlement européen qui relève d’un dogme écologique très contestable et va, selon moi, à l’inverse d’une action pertinente pour la protection de notre environnement naturel, plus particulièrement en l’espèce s’agissant des étangs du Ter.

Outre le fait que nous ne sommes pas convaincus que « rendre à la nature les espaces aménagés par l’homme » soit un objectif nécessairement vertueux, il me parait évident que ce principe doit être apprécié au vu des réalités de territoire ; on n’imagine pas de demander à Lorient qui s’est édifiée pour partie sur des vasières du domaine maritime de se déconstruire.

L’étang de St Mathurin, alimenté par le ruisseau du Ter, est en eau douce de plus d’un siècle et demi ; il est riche de ses poissons, d’une faune et d’une flore qu’il importe de préserver ; l’étang de Kermelo, en eau saumâtre, a lui-même d’autres richesses par les espèces qui se sont adaptés à cette configuration particulière. Ces deux étangs, comme celui dit du Symbole, constituent ensemble un écosystème sans doute différent de celui qui existait avant la création des digues mais qui fonctionne naturellement.

 Je partage votre avis selon lequel l’argument du désenvasement naturel par le jeu des marées n’est guère convaincant dès lors que le sort des vases et des boues n’était pas traité en aval au niveau de l’Anse de Zanflamme et de la rade en général.

 Enfin, le projet fait fi de l’agrément visuel de ces retenues d’eaux dans une campagne préservée puisque l’ouverture à la mer conduira à exposer aux visiteurs, qu’ils soient promeneurs ou sportifs, des fonds vaseux inesthétiques à marée basse.

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