Philippe JOLIVET, membre de la liste « Ensemble pour Larmor-Plage » et ancien expert-comptable, résume en différents points les conséquences du confinement sur les conditions de travail. Il aborde notamment la question du télétravail et de ses conséquences pour le lien social. Il évoque également les répercussions du confinement sur l’immobilier de bureaux en particulier. Enfin, il revient sur un point important du programme de la liste qui est la mise en place d’un espace de co-working sur la zone de Kerroas qui est plus que jamais justifiée dans le contexte actuel.

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Le confinement en vigueur du 17 mars 2020 au 11 mai 2020 a pendant deux mois bouleversé la vie de tous les Français, et notamment de ceux qui travaillent.

Nous avons découvert un nouveau rythme de vie, une nouvelle façon de communiquer, nous avons redécouvert ce qui était essentiel et ce qui l’était moins. Le gouvernement a encouragé la pratique du télétravail pour ceux qui le pouvaient. Cette pratique a eu et aura une influence sur notre façon de travailler. Elle aura des conséquences notoires sur  l’immobilier notamment. Certaines entreprises vont repenser leur façon de fonctionner.

  • Témoignage : pourquoi je ne rentrerai pas au bureau ?

 Après avoir fonctionné en télétravail durant six mois (de mars à août compris), l’Institut Sapiens ne rentrera pas au bureau. Voici le témoignage de son dirigeant Olivier Babeau :

« Les avantages, nombreux, sont évidents : économie de loyers pour des locaux occupés en réalité peu de temps dans l’année (en raison des vacances, déplacements, etc.), une à deux heures par jour qui ne seront pas passées dans des transports en commun au fonctionnement erratique (soit l’équivalent de deux semaines gagnées par an !), travail plus flexible pour coller aux rythmes de chacun et productivité améliorée.

  Le bureau était aussi un confort routinier qui risquait de finir par faire de la simple présence un but en soi, « être au bureau » correspondant à une sorte de rituel rassurant mais parfois vide de sens, au détriment de la production réelle.

 Le télétravail est un impitoyable révélateur des tâches inutiles et des pertes de temps. A l’absurdité des réunions interminables où les participants se persuadent qu’ils travaillent répond l’autre absurdité d’une promiscuité où chacun, pour mille raisons, se dérange et se déconcentre mutuellement.

 Sans bureau physique, nous devrons faire plus que jamais attention à entretenir nos valeurs. L’ancre qui nous empêche de dériver et nous relie les uns aux autres, ce sont les missions que nous nous sommes données et qui font notre identité. Pas des mètres carrés. Nous devrons d’autant plus faire vivre nos projets que nous n’aurons plus la rassurante impression que notre existence, par les bureaux qu’elle occupe, à l’évidence et la solidité de la pierre.

 Demain, comme à nos débuts, nous louerons des salles si nécessaires, organiserons des événements en ligne ou en chair et en os dans des endroits choisis que l’on pourra varier à volonté. Nous nous rencontrerons dans les restaurants, travaillerons dans les cafés ou dans les parcs si le cœur nous en dit.

Certains collaborateurs ont aussi indiqué qu’ils en profiteraient pour s’éloigner de Paris et tripler leur surface habitable ».

 Développement du télétravail

C’est une recommandation sanitaire de gouvernement : privilégier au maximum le télétravail lorsque c’est possible.

C’est une sécurité pour les entreprises qui limitent ainsi le risque de pandémie dans leur entreprise avec le risque pénal qui en découle.

Certaines entreprises vont plus loin : Twitter a décidé de frapper fort.

Le réseau social autorisera le télétravail à vie pour certains de ses salariés. « Si nos employés ont un rôle et une situation qui leur permettent de travailler de chez eux et qu’ils veulent le faire indéfiniment, nous rendrons cela possible », a déclaré un porte-parole de Twitter.

 Une décision que beaucoup suivront certainement. Rappelons que Google et Facebook viennent de repousser le retour au bureau de leurs collaborateurs à 2021. Chez PSA, aussi la référence est de dire aux employés : « Venez au maximum une journée à une journée et demie par semaine ».

 Cette nouvelle dynamique est vertueuse. D’une part, cela limitera le temps de déplacement, en particulier pour les salariés situés autour des grandes villes, comme en région parisienne. D’autre part, cela renforcera la fluidité et la liberté de mobilité pour chacun. Cette nouvelle façon de travailler va permettre de donner du temps utile aux collaborateurs et de changer leur rapport au lieu de travail.

  • Conséquences sur l’immobilier

Crise sanitaire, essor du télétravail… les politiques d’organisation du travail tertiaire vont-elles évoluer ?

Déployé hier de façon très inégale entre les entreprises, le télétravail expérimenté à marche forcée pendant le confinement a prouvé sa faisabilité à grande échelle. Les dirigeants d’entreprise ont pu constater que les outils numériques fonctionnent et que les gens travaillent vraiment. Avec 20 à 30 % des salariés basculés en télétravail, des réductions de surfaces de bureaux louées sont désormais envisageables. Le redimensionnement des bureaux et l’optimisation des mètres carrés occupés vont favoriser l’extension du Flex Office, ce concept basé sur la notion de « sans bureau fixe » (SBF).

Cela dopera aussi l’usage des espaces de co-working et son alternative professionnelle, le pro-working. Déclinée chez Covivio sous la marque Wellio, cette solution de travail flexible passe par la location complémentaire d’espaces externes organisés en mode projet, un écosystème qui s’adapte et répond aux besoins évolutifs des sociétés, des start-up et des travailleurs indépendants.

Car le bureau garde une fonction centrale, lieu de lien social et d’échanges, il est aussi l’incarnation de l’esprit d’entreprise. La crise du Covid-19 va cependant accélérer la réflexion sur la qualité de l’air et sa filtration, les protocoles de nettoyages, etc.

Aujourd’hui, l’émotion est forte en raison de la crise sanitaire. On peut repenser la densité à très court terme, mais les mesures de distanciation sociale n’auront peut-être qu’un temps.

Au revoir l’open-space ?

 Les modes de travail vont immanquablement changer dans les mois, voire dans les années à venir. Le télétravail sera-t-il ce que l’open-space a été pendant des années, à savoir une sorte de normalité dans les entreprises ? L’open-space, souvent critiqué, permettait pour ses partisans de renforcer le sentiment d’appartenance à la société, d’impulser une cohésion d’équipe ou encore de favoriser le partage des idées. Tout cela est-il fini, au profit du « chacun chez soi » ?

 « Le chacun chez soi » présente des avantages : baisse de la consommation d’énergies dans les entreprises, réduction des surfaces des locaux des entreprises, moins de temps de trajet et moins de fatigue pour les collaborateurs, baisse des coûts de transport. Les adeptes de ce mode de travail ont déjà gagné en qualité de vie.

 Les open-space et les salles de réunion ne vont pas disparaître du jour au lendemain car il est essentiel pour l’entreprise de garder un lieu physique afin de générer du lien social.

 Bonjour l’isolement ?

 Qu’en est-il du lien social ? Finies, les réunions improvisées devant la machine à café, adieu les pauses en bas de l’immeuble pour fumer et en même temps discuter, terminés les déjeuners entre collègues.

Le télétravail c’est travailler seul, c’est faire des pauses seul et c’est manger seul devant son écran. Alors certes, il existe des moyens de communiquer en audio ou visio, mais pour beaucoup ce n’est ou ne sera pas assez. Certains salariés, dès le déconfinement du 11 mai, ont montré leur impatience de retrouver leurs collègues au bureau car ils ne supportaient plus l’isolement et avaient besoin de travailler dans leur espace de travail habituel.

 Et au contraire pour d’autres c’était beaucoup trop. Entre les appels visio et audio, les réponses immédiates sur les réseaux d’entreprises, il y a comme une sorte d’overdose de cette course à « je suis en télétravail, je travaille et je donne comme preuve que je suis en réunion visio tous les jours ».

 Être présent dans les bureaux, c’est exister dans une communauté. C’est aussi justifier de réellement travailler sans faire d’efforts supplémentaires que sa simple présence.

 Trouver le juste milieu

 Dans les prochaines années, si le télétravail devient la norme, il va falloir que les entreprises trouvent un moyen de ne pas briser le lien social qui nous est cher. Certaines sociétés ont déjà réussi à trouver le bon équilibre. Elles ont développé dès leur début le télétravail qui est devenu la norme et ont réussi à créer un fort sentiment d’appartenance malgré la distance.

 La Covid-19 nous oblige à repenser nos habitudes de travail. Soyons vigilants pour ne pas rompre le lien social, et continuons à prendre exemple sur des modèles existants qui fonctionnent et adaptons-les à nos propres entreprises. 

  • Propositions pour développer un espace de co-working sur Larmor-Plage

 Pour offrir de nouvelles solutions aux entreprises, aux entrepreneurs ou aux collaborateurs qui basculeraient vers le télétravail, notre liste propose la création d’un espace de co-working dans la zone de Kerroas à Larmor-Plage qui pourrait accueillir des collaborateurs d’entreprises nationales en télétravail en leur proposant des espaces de réunion, de bureaux mobiles louables à la journée ou à l’heure.

 Cet espace devrait disposer de toutes les fonctionnalités de communication notamment d’un réseau fibre performant. Sur la question du déploiement de la fibre, Patrice VALTON a développé un argumentaire sur ce point dans la rubrique « Questions-Réponses » (https://ensemblepourlarmorplage.lepors.net/les-questions-reponses/, question sur le déploiement de la fibre à Larmor-Plage). Il explique notamment les raisons du retard de l’installation de la fibre dans la commune.

 La liste « Ensemble pour Larmor-Plage » considère que la qualité et la réception d’internet sur le territoire communal, et notamment sur la zone de Kerroas, est une priorité à laquelle elle veillera particulièrement.

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